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Congrès 2016

Le congrès de l’AMDES en bref

Ouverture

Le 14 avril 2016 à 8h45 s’est ouvert le congrès Au cœur du changement… Y voir plus clair.

Lors de l’allocution d’ouverture, la présidente de l’AMDES, Hélène Bourdages, a remercié le comité organisateur de l’évènement sous la présidence de Mme Hélène Côté. Puis elle a fait un peu le point sur les changements qui se sont produits dans le monde de l’éducation, particulièrement en lien avec les débats entourant le projet de loi 86 sur la gouvernance scolaire.

Comme elle le mentionnait aux participants : « Notre congrès vous propose une réflexion sur la nouvelle gouvernance et la décentralisation administrative proposé par le PL 86, mais pas exclusivement, car tous ne sont pas d’accord et il est difficile de savoir ce qu’au final, le ministre proposera à l’Assemblée nationale. Ainsi, notre congrès va élargir le débat avec des experts. Cet après-midi, le procureur de l’Association, Me Frédéric Tremblay, fera une présentation du PL 86 en insistant sur la vision que nous avons défendue.

Nous voici donc au début de notre congrès annuel où un dynamique débat d’idées devrait permettre de faire le point sur les enjeux et les voies de solution. »

Panel « Et si on s’en parlait » animé par Esther Bégin

Jean-Pierre Proulx, président du conseil supérieur de l’éducation (2002-2006), professeur à l’Université de Montréal et journaliste au Devoir, a présenté la perspective historique de la gouvernance scolaire soulignant qu’à Montréal contrairement au reste du Québec, la démocratie scolaire est relativement récente puisqu’avant 1973, les commissaires étaient nommés et non élus.

Michel Venne, directeur général et fondateur de l’Institut du nouveau monde, a présenté les différents modèles de gouvernance qui se sont succédé au Québec de la Révolution tranquille au modèle de gestion public plus néolibéral des années 1980 jusqu’au modèle proposé qui semble vouloir renforcer le pouvoir technocratique, celui des experts et des gestionnaires.

Serge Bergeron, directeur général de la commission scolaire du Pays des Bleuets, a présenté sa vision et comment de façon concrète, il a mis en place un comité de partage des ressources qui a inspiré le comité de répartition des ressources prévu au projet de loi 86. Son objectif était simple : miser sur les forces des gestionnaires et équipes école, leur donner la parole et leur permettre d’implanter des changements.

Débat

Des questions et précisions sont fournies sur le fonctionnement du comité de répartition des ressources.

La question de l’abolition des élections scolaires est abordée notamment sous l’angle de la participation démocratique et du risque lié au fait que des représentants de groupes d’intérêt remplacent les actuels élus et dirigent les commissions scolaires. D’autre part, il faut absolument rendre efficaces les élections scolaires pour passer d’une légitimité symbolique à un véritable enracinement citoyen.

Le faible engouement des citoyens face à l’éducation de façon globale est également soulevé notamment avec les résultats d’un sondage qui aurait révélé que dès que les gens n’ont plus d’enfants d’âge scolaire, leur intérêt pour les dossiers de l’éducation diminue.

Concernant la recommandation de l’AMDES dans son mémoire sur le projet de loi 86 d’augmenter le nombre de directions appelées à siéger au conseil scolaire pour que chacun des ordres d’enseignement soit représenté, un panéliste fait état qu’une telle demande est assimilable à de la cogestion tandis qu’un autre trouve le modèle acceptable puisqu’il s’inspire de ceux existants dans les collèges et les universités entre autres.

En ce qui concerne les conseils d’établissement, il est clair qu’il faut que ce soit les spécialistes de l’éducation et de la gestion qui prennent les décisions concernant leur champ d’expertise. Un panéliste rappelle que les notions d’approuver et d’adopter qui doivent s’appliquer au CE avaient fait l’objet, lors des changements législatifs des années 1980, de grandes négociations. Quant au fait que les CE pourraient être appelés à évaluer les directions, cela apparaît d’autant plus problématique que ce ne sont pas eux qui embauchent, définissent les critères et gèrent le travail des directions.

Il est également mentionné que peu importe le modèle qui sera choisi par le législateur, il est nécessaire de bien définir les rôles, mandats et responsabilités des différents intervenants et de s’assurer que ceux-ci sont respectés.

En conclusion, il n’y a pas d’unanimité chez les panélistes relativement au bien-fondé de maintenir des élections scolaires. D’un côté, la défense de la démocratie et de l’autre, l’histoire qui nous apprend que l’éducation doit être au-dessus et en dehors de la politique. C’est dans l’harmonisation de ces tensions créatrices qu’il faudra trouver le modèle le mieux adapté au Québec et à la situation particulière de Montréal.


14 avril PM
Conférence de Me Frédéric Tremblay

Le projet de loi 86 décrypté

Me Tremblay fait état de l’historique du projet de loi 86 et commente les récents développements suite à l’entrevue donnée sur le sujet par le premier ministre Couillard.

Même s’il semble clair qu’il y aura des modifications au projet de loi avant son adoption, les grands éléments ainsi que la position de l’AMDES sont présentés aux participants :

  • pouvoirs du conseil d’établissement (adopter vs approuver)
  • CÉ vs directions et équipes école
  • projet éducatif
  • relation directions – CÉ (huis clos, transfert d’informations, consultation, droit de vote des membres de la communauté, évaluation des directions, etc.)
  • comité de répartition des ressources (mandats, mode de nomination, composition, etc.)
  • comité conjoint de gestion (central, par région ou par ordre d’enseignement, fixer un maximum de 40 participants)
  • conseil scolaire (nombre de directions, quorum, conflit d’intérêt, etc.)

Cliquez ici pour consulter la présentation


15 avril AM
Conférence de M. Marc St-Pierre, consultant en éducation

Entre bien commun et joute politique : quelle gouvernance pour l’éducation?

Fort de son expérience comme professeur, directeur d’établissement, directeur général adjoint de commission scolaire et de façon très imagée, M. St-Pierre a présenté sa vision de ce que devrait être la gouvernance d’une commission scolaire via un schéma présentant son activité principale, le cœur des activités, les processus essentiels, les processus en soutien.

Pour favoriser la réussite scolaire, l’objectif de tous, il a porté son attention sur les processus essentiels que sont la gestion des apprentissages et la gestion de la classe et il a présenté les déterminants de la réussite au plan scolaire, familial, social et personnel. Il a aussi suggéré les principes pour agir efficacement sur les déterminants : par ex. objectifs pertinents et évalués, continuité des services, proximité des interventions, actions précoces, fréquentes et intenses, etc.

Les clés du succès d’un conseil scolaire performant

Sur l’élection versus la nomination des membres du conseil scolaire, il souligne à titre comparatif le grand nombre de dirigeants élus aux États-Unis, où les citoyens votent autant pour le shérif que pour les dirigeants scolaires, les juges, etc.

Il a rassemblé les conclusions de plusieurs études et ouvrages scientifiques sur les conditions de réussite d’un conseil scolaire :

  1. solidarité et respect entre le personnel, la direction générale et les autres intervenants
  2. vision qui exprime ses attentes sur l’objectif de la réussite scolaire
  3. reddition de compte stratégique sur la réussite plutôt que sur la gestion courante
  4. développement d’un réseau de partenaires appuyé par une solide structure de communication
  5. participation à des formations communes sur le cœur de la business, qui est l’éducation et la réussite
  6. utilisation consciente, continue et systématique de données probantes
  7. alignement entre d’une part les budgets, les structures, les politiques et les procédures et d’autre part, la mission, le vision et les objectifs
  8. croyances partagées à l’effet que tous les enfants peuvent apprendre et nous avons la capacité et les moyens de les pousser au maximum

Un conseil qui se centre sur un maximum de trois ou quatre objectifs à atteindre centré sur la mission première et leur progression sur une base fréquente.

Et la décentralisation ?

Elle est recherchée depuis les années 1980 dans un objectif de réduction des coûts et aujourd’hui pour améliorer la qualité de l’éducation. Peut prendre toutes sortes de formes. Quelle décentralisation donne les meilleurs résultats ? Celle qui donne plus de pouvoirs à la direction ? Aux enseignants ? À la société civile ? Il faut conclure que c’est très difficile à dire, même si force est de constater que tous veulent plus de pouvoir.

La joute politique exige des compromis qui se font souvent sur le dos du bien commun. Il faut aussi faire attention à ceux qui citent sans toujours avoir tout vérifié les grandes études del’OCDE sur la corrélation entre l’autonomie des établissements scolaires et la réussite des élèves.

En conclusion, on peut se demander si tous les établissements sont égaux dans leur capacité de s’approprier positivement l’autonomie revendiquée.

Des pistes de solution

  • des gouvernements locaux autonomes élus et à l’épreuve des ministres!
  • une cohabitation obligée entre l’autonomie locale et la gouvernance régionale
  • autonomie de moyens pour l’école dans le cadre d’un plan d’action et d’objectifs définis régulièrement, une sorte de defined autonomy.

Cliquez ici pour consulter la présentation


15 avril PM
Conférence Dr Serge Marquis, médecin spécialiste en santé communautaire

Apprivoiser les forces du stress

Comment vous sentez-vous ? Êtes-vous capable de vous ARRÊTER ?

S’arrêter, comprendre ce qui se passe durant notre journée de travail pour ne pas transporter ce stress avec nous à la maison…

À partir du jeune garçon de 7 ans qui dit à sa mère : « Maman je souffre de stress à l’école », il pose un diagnostic inquiétant sur l’impact du stress dans nos vies.

Si Jésus revenait sur terre, le miracle qu’il ferait ne serait pas de faire marcher un grabataire, mais de faire marcher tous ceux qui courent…

Il nous invite à calmer notre petit hamster intérieur… Pour se faire, il faut focuser son attention sur une chose à la fois car elle ne peut être à deux places à la fois. Le cerveau ne fait pas la différence entre une véritable menace à notre survie et une menace à notre ego ou notre image. Le cerveau privilégie toujours de mettre son attention sur ce qui constitue une menace.

On peut s’entraîner à devenir vigilant pour débrancher la roulette du hamster et éviter de la faire tourner inutilement. Apprendre à porter son attention sur la respiration au moins deux fois par jour, au levée et au coucher.

Trois facteurs collectifs pour contrer le stress : soutien, entraide, reconnaissance mutuelle. Il nous invite à les pratiquer abondamment dans notre vie personnelle et professionnelle.

En vrac

Qu’est-ce que le changement ? C’est quelque chose qui nous arrive sans qu’on l’ait voulu.

Qu’est-ce que la dignité humaine ? Selon Charles Taylor, c’est ce qui fait que pour une personne, sa vie vaut la peine d’être vécue.

Qu’est-ce qui permet d’affirmer que la vie vaut la peine d’être vécue ?

Sur 24 heures, nous passons :

  • 1 heure par jour à s’occuper de notre corps
  • 8 heures à dormir
  • 1 heure à faire les choses indispensables (épicerie, garage, ménage, etc.)
  • 2 heures à préparer les repas et manger
  • 10 heures au travail incluant le transport

Ce qui laisse 2 heures pour le reste! Comment je les vis pour que ça vaille la peine ? En donnant un sens à ce qu’on fait, il faut tracer une direction par ex. en ré adhérant à la mission de notre organisation.

Pour apprivoiser le stress, il faut maintenir une cohérence entre les valeurs que je porte et les gestes que je pose. Établir un équilibre entre les défis et les limites. Trouver le lien entre le bonheur et l’engagement.

Respecter ses limites à la Bernard Voyer, c’est accepter de rebrousser chemin sur la route de l’Everest plutôt que de continuer quand la température a changé et que le danger plane.

Un truc pratique : Inspire en comptant jusqu’à 5 et expirer en comptant jusqu’à 5 au moins une minute par heure pour arrêter la course de son hamster intérieur…

Nous voulons tout faire, tout voir, tout savoir, tout avoir, tout être…

Face à un stress : faire l’inventaire des possibilités et choisir les moyens à mettre en œuvre. Quand on a tout essayer, il faut lâcher prise comme dans l’histoire du singe de Malaisie… « Serge lâche le riz… », ceux qui étaient présents s’en souviendront et pourront en témoigner.

Le soir en entrant chez soi, déjouer son cerveau en faisant le bilan de tout ce qu’on a accompli avec un papier crayon.

Faire des choix, établir des priorités. 4 pistes pour faire des choix en conformité avec ses valeurs :

  1. vivre
  2. aimer
  3. transmettre
  4. apprendre

Se souvenir que dans le présent, il n’y a à peu près jamais de stress… Toujours se demander ce qui est vraiment important…

Le stress : réaction sur le rapport entre perception d’une demande qui est faite face à la capacité et aux moyens à notre disposition pour la rencontrer.

Une conférence passionnante à l’image de la vie… Pour en savoir davantage, deux livres :

Pensouillard le hamster
Petit traité de décroissance personnelle
Serge Marquis
Éditions Transcontinental

Egoman
Roman
Serge Marquis
Éditions Guy St-Jean

Pour se les procurer, http://www.tortue-marquis.com/

Le congrès annuel 2016 en images


Le thème du congrès du 14 et 15 avril 2016 est « Au cœur du changement… Y voir plus clair! ».

Consultez :

Le Comité du congrès