Pardon, le bien des enfants?
Je ne suis pas une personne souvent en colère et lorsque ça m’arrive, ça ne dure jamais longtemps. Je trouve cet état beaucoup trop énergivore. Je suis trop paresseuse pour nourrir du ressentiment. Reste que depuis le 1er décembre, je vois rouge.
La moutarde m’est montée au nez lorsque j’ai entendu notre premier ministre demander aux syndicats d’arrêter la grève « pour le bien de nos enfants ». De nombreux journalistes et chroniqueurs ont relayé et commenté cette sortie, mais j’en ai encore trop sur le coeur pour ne pas renchérir.
Le fond de ses propos, « le bien des enfants »
L’école est fondamentale pour le développement des enfants. Ils y acquièrent des connaissances et des compétences physiques, intellectuelles et culturelles. Ils y développent aussi leurs aptitudes sociales. Dans certains cas plus compliqués, l’école est un lieu sécuritaire où ils peuvent se réfugier pour échapper à un foyer inapte. Certains peuvent aussi profiter de programmes alimentaires essentiels. Bref, l’école joue un rôle primordial.
Lorsque j’entends le premier ministre parler au nom du bien des enfants, je m’attends donc à ce qu’il mette tout en oeuvre pour que notre réseau public soit le meilleur au monde. Si l’école est si importante, comment expliquer des conditions aussi inadéquates pour les enseignants et le personnel de soutien ? Comment se fait-il que nous soyons obligés de vivre un tel débrayage, un tel mécontentement, un tel épuisement ? Quelqu’un à Québec — ce gouvernement et les précédents — a laissé notre réseau s’effondrer.
Lire la chronique complète de Salomé Corbo, comédienne, improvisatrice et autrice dans Le Devoir